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3/2/11

Erlkönig: El rei dels verns - Goethe


Johann Wolfgang von Goethe
(Deutschland, 1749 - 1832)

Texte en Català, Français, Italiano y Español

Català
El Rei dels Verns

Qui cavalca en el vent, tard de la nit?
És el pare, al galop, amb el petit;
en braços l'agombola contra el cor,
per guardar-lo del fred l'estreny ben fort.

Per què t'amagues, fill, com espantat?
Pare, pare, no el veus, aquí, al costat,
el Rei dels Verns, amb corona i mantell?
És la boira, fill meu, que fa castell.

"Vine, bonic, no tinguis por de mi!
Sabem uns jocs encisadors, aquí;
a la riba les flors s'obren roents,
la mare té unes robes refulgents."

Pare, pare, de veres no sents res?
No saps, el Rei dels Verns, què m'ha promès?
Arrossega, fill meu, tant frenesí:
és el vent, que les fulles fa estremir.

"No vols acompanyar-me, dolç infant?
Les meves filles et festejaran;
elles, que a la nit menen balls rodons,
et bressaran amb danses i cançons."

Pare meu, pare meu, ¿no les veus, no,
les seves filles entre la foscor?
Fill meu, fill meu, ben clarament ho veig:
són uns salzes grisencs que mou l'oreig.

"T'estimo, la teva mirada em té embruixat;
vindràs per força, si no vols de grat."
Pare, pare, m'agafa, ja em té pres!
El Rei dels Verns m'ha fet un mal encès!

El pare, esgarrifat, va cavalcant
Als braços, li gemega el pobre infant
i fins que arriba a casa fa el cor fort:
entre els seus braços, l'infant era mort."


Français


Le roi des aulnes

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien , il lui tient chaud.

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?
— Mon fils, c'est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or.

— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?
— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l'enfant était mort.


Italiano


Le re degli elfi

Chi cavalca così tardi per la notte e il vento?
È il padre con il suo figlioletto;
se l'è stretto forte in braccio,
lo regge sicuro, lo tiene al caldo.

«Figlio, perché hai paura e il volto ti celi?»
«Non vedi, padre, il re degli Elfi?
Il re degli Elfi con la corona e lo strascico?»
«Figlio, è una lingua di nebbia, nient'altro.»

«Caro bambino, su, vieni con me!
Vedrai i bei giochi che farò con te;
tanti fiori ha la riva, di vari colori,
mia madre ha tante vesti d'oro».

«Padre mio, padre mio, la promessa non senti,
che mi sussurra il re degli Elfi?»
«Stai buono, stai buono, è il vento, bambino mio,
tra le foglie secche, con il suo fruscio.»

«Bel fanciullo, vuoi venire con me?
Le mie figlie avranno cura di te.
Le mie figlie di notte guidano la danza
ti cullano, ballano, ti cantano la ninna-nanna».

«Padre mio, padre mio, in quel luogo tetro non vedi
laggiù le figlie del re degli Elfi?»
«Figlio mio, figlio mio, ogni cosa distinguo;
i vecchi salci hanno un chiarore grigio.»

«Ti amo, mi attrae la tua bella persona,
e se tu non vuoi, ricorro alla forza».
«Padre mio, padre mio, mi afferra in questo istante!
Il re degli Elfi mi ha fatto del male!»

Preso da orrore il padre veloce cavalca,
il bimbo che geme, stringe fra le sue braccia,
raggiunge il palazzo con stento e con sforzo,
nelle sue braccia il bambino era morto


Español
El rey de los elfos

¿Quién cabalga tan tarde a través del viento y la noche?
Es un padre con su hijo.
Tiene al pequeño en su brazo
Lo lleva seguro en su tibio regazo.

"Hijo mío ¿Por qué escondes tu rostro asustado?"
"¿No ves padre al Rey de los Elfos ?
¿El Rey de los Elfos con corona y manto?"
"Hijo mío es el rastro de la neblina."

"¡Dulce niño ven conmigo!
Jugaré maravillosos juegos contigo;
Muchas encantadoras flores están en la orilla,
Mi madre tiene muchas prendas doradas."

"Padre mío, padre mio ¿no oyes
Lo que el Rey de los Elfos me promete?"
"Calma, mantén la calma hijo mío;
El viento mueve las hojas secas. "

"¿No vienes conmigo buen niño?
Mis hijas te atenderán bien;
Mis hijas hacen su danza nocturna,
Y ellas te arrullarán y bailarán para que duermas."

"Padre mío, padre mío ¿no ves acaso ahí,
A las hijas del Rey de los Elfos en ese lugar oscuro?"
"Hijo mío, hijo mío, claro que lo veo:
Son los árboles de sauce grises."

"Te amo; me encanta tu hermosa figura;
Y si no haces caso usaré la fuerza."
"¡Padre mío, padre mío, ahora me toca!
¡El Rey de los Elfos me ha herido!"

El padre tiembla y cabalga mas aprisa,
Lleva al niño que gime en sus brazos,
Llega a la alquería con dificultad y urgencia;
En sus brazos el niño estaba muerto.

18/1/11

Les misérables III - Victor Hugo




Victor Hugo 
(Besançon, 1802 - Paris, 1885)


Les misérables (1862)
Texte en Français  y Español

Français

Livre deuxième: "La chute"

VIII. L'onde et l'ombre


Un homme à la mer !

Qu’importe ! le navire ne s’arrête pas. Le vent souffle, ce sombre navire-là a une route qu’il est forcé de continuer. Il passe.

L’homme disparaît, puis reparaît, il plonge et remonte à la surface, il appelle, il tend les bras, on ne l’entend pas ; le navire, frissonnant sous l’ouragan, est tout à sa manœuvre, les matelots et les passagers ne voient même plus l’homme submergé ; sa misérable tête n’est qu’un point dans l’énormité des vagues.

Il jette des cris désespérés dans les profondeurs. Quel spectre que cette voile qui s’en va ! Il la regarde, il la regarde frénétiquement. Elle s’éloigne, elle blêmit, elle décroît. Il était là tout à l’heure, il était de l’équipage, il allait et venait sur le pont avec les autres, il avait sa part de respiration et de soleil, il était un vivant. Maintenant, que s’est-il donc passé ? Il a glissé, il est tombé, c’est fini.

Il est dans l’eau monstrueuse. Il n’a plus sous les pieds que de la fuite et de l’écroulement. Les flots déchirés et déchiquetés par le vent l’environnent hideusement, les roulis de l’abîme l’emportent, tous les haillons de l’eau s’agitent autour de sa tête, une populace de vagues crache sur lui, de confuses ouvertures le dévorent à demi ; chaque fois qu’il enfonce, il entrevoit des précipices pleins de nuit ; d’affreuses végétations inconnues le saisissent, lui nouent les pieds, le tirent à elles ; il sent qu’il devient abîme, il fait partie de l’écume, les flots se le jettent de l’un à l’autre, il boit l’amertume, l’océan lâche s’acharne à le noyer, l’énormité joue avec son agonie. Il semble que toute cette eau soit de la haine.

Il lutte pourtant.

Il essaie de se défendre, il essaie de se soutenir, il fait effort, il nage. Lui, cette pauvre force tout de suite épuisée, il combat l’inépuisable.

Où donc est le navire ? Là-bas. À peine visible dans les pâles ténèbres de l’horizon.

Les rafales soufflent ; toutes les écumes l’accablent. Il lève les yeux et ne voit que les lividités des nuages. Il assiste, agonisant, à l’immense démence de la mer. Il est supplicié par cette folie. Il entend des bruits étrangers à l’homme qui semblent venir d’au delà de la terre et d’on ne sait quel dehors effrayant.

Il y a des oiseaux dans les nuées, de même qu’il y a des anges au-dessus des détresses humaines, mais que peuvent-ils pour lui ? Cela vole, chante et plane, et lui, il râle.

Il se sent enseveli à la fois par ces deux infinis, l’océan et le ciel ; l’un est une tombe, l’autre est un linceul.

La nuit descend, voilà des heures qu’il nage, ses forces sont à bout ; ce navire, cette chose lointaine où il y avait des hommes, s’est effacé ; il est seul dans le formidable gouffre crépusculaire, il enfonce, il se roidit, il se tord, il sent au-dessous de lui les vagues monstres de l’invisible ; il appelle.

Il n’y a plus d’hommes. Où est Dieu ?

Il appelle. Quelqu’un ! quelqu’un ! Il appelle toujours.

Rien à l’horizon. Rien au ciel.

Il implore l’étendue, la vague, l’algue, l’écueil ; cela est sourd. Il supplie la tempête ; la tempête imperturbable n’obéit qu’à l’infini.

Autour de lui l’obscurité, la brume, la solitude, le tumulte orageux et inconscient, le plissement indéfini des eaux farouches. En lui l’horreur et la fatigue. Sous lui la chute. Pas de point d’appui. Il songe aux aventures ténébreuses du cadavre dans l’ombre illimitée. Le froid sans fond le paralyse. Ses mains se crispent et se ferment et prennent du néant. Vents, nuées, tourbillons, souffles, étoiles inutiles ! Que faire ? Le désespéré s’abandonne, qui est las prend le parti de mourir, il se laisse faire, il se laisse aller, il lâche prise, et le voilà qui roule à jamais dans les profondeurs lugubres de l’engloutissement.

Ô marche implacable des sociétés humaines ! Pertes d’hommes et d’âmes chemin faisant ! Océan où tombe tout ce que laisse tomber la loi ! Disparition sinistre du secours ! Ô mort morale !

La mer, c’est l’inexorable nuit sociale où la pénalité jette ses damnés. La mer, c’est l’immense misère.

L’âme, à vau-l’eau dans ce gouffre, peut devenir un cadavre. Qui la ressuscitera ? 



Español


Libro segundo: "La caída"
VIII. La ola y el mar


¡Un hombre al mar!

¡Qué importa! El navío no se detiene por esto. El viento sopla; la sombría nave tiene un camino trazado, que debe recorrer necesariamente. Y pasa.

El hombre desaparece, luego reaparece, se sumerge y sale de nuevo a la superficie, llama, extiende los brazos, no le oyen; el navío, estremeciéndose bajo el huracán, continúa sus maniobras, los marineros y los pasajeros no ven al hombre sumergido; su miserable cabeza no es más que un punto en la enormidad de las olas.

Lanza gritos desesperados en las profundidades. Esa vela que se aleja parece un espectro. La mira, la contempla frenéticamente. Pero la vela se aleja, decrece, desaparece. Allí estaba él hacía un momento, formaba parte de la tripulación, iba y venía sobre el puente con los demás, tenía su parte de respiración y de sol, era un ser vivo. Ahora, ¿qué ha sucedido? Resbaló, cayó. Todo ha terminado.

Se encuentra sumergido en la monstruosidad de las aguas. Bajo sus pies no hay más que olas que huyen y se desploman. Las olas, rotas y rasgadas por el viento, le rodean espantosamente; los vaivenes del abismo le arrastran; los harapos del agua se agitan alrededor de su cabeza; una turba de olas escupe sobre él; confusas cavernas amenazan devorarle; cada vez que se hunde entrevé precipicios llenos de oscuridad; terribles vegetaciones desconocidas le sujetan, le atan los pies, le atraen; siente que se convierte en abismo, que forma parte de la espuma, que las olas se lo lanzan de una a otra; bebe toda su amargura, el océano traidor se encarniza con él para ahogarle; la inmensidad juega con su agonía. Parece que toda el agua se haya convertido en odio.

Pero lucha sin embargo; trata de defenderse, trata de sostenerse, hace esfuerzos, nada. Él, pobre fuerza agotada ya, combate contra lo inagotable.

¿Dónde está el navío? Allá, a lo lejos. Apenas visible en las pálidas tinieblas del horizonte.

Las ráfagas soplan; las espumas le cubren. Levanta la mirada y no ve más que la lividez de las nubes. Asiste, agonizando, a la inmensa demencia del mar. La locura de las olas es su suplicio, Oye ruidos extraños al hombre, que parecen venir de más allá de la tierra; de un lugar desconocido y horrible.

Hay pájaros en las nubes, lo mismo que hay ángeles por encima de las miserias humanas; pero ¿qué pueden hacer por él? Ellos vuelan, cantan y se ciernen en los aires, y él agoniza.

Se siente sepultado entre dos infinitos, el océano y el cielo; uno es su tumbo, el otro es su mortaja.

La noche desciende; hace ya horas que nada; sus fuerzas se agotan; aquel navío, aquella cosa lejana donde había hombres, ha desaparecido. Se encuentra solo en el formidable antro crepuscular, se sumerge, se estira, se retuerce, siente debajo de sí los vagos monstruos de lo invisible; grita.

Ya no hay hombres. ¿Dónde está Dios?

Llama. ¡Alguien! ¡Alguien! Llama sin cesar.

Nada en el horizonte. Nada en el cielo.

Implora al espacio, a la ola, a las algas, al escollo; todo ensordece. Suplica a la tempestad; la tempestad, imperturbable, no obedece más que al infinito.

A su alrededor, la oscuridad, la bruma, la soledad, el tumulto tempestuoso e inconsciente, el repliegue indefinido de las aguas feroces. Dentro de sí, el horror y la fatiga. Debajo de él, el abismo sin un punto de apoyo. Imagina las aventuras tenebrosas del cadáver en medio de la sombra ilimitada. El frío sin fondo le paraliza. Sus manos se crispan, se cierran y apresan la nada. Vientos, nubarrones, torbellinos, estrellas inútiles. ¿Qué hacer? El desesperado se abandona; quien está cansado, toma el partido de morir, se deja llevar, se entrega a su suerte, y rueda para siempre en las lúgubres profundidades del abismo.

¡Oh, destino implacable de las sociedades humanas! ¡Pérdidas de hombres y de almas en vuestro camino! ¡Océano en el que cae todo lo que la ley deja caer! ¡Desaparición siniestra del socorro! ¡Oh, muerte moral!

El mar es la inexorable noche social donde la penalidad arroja a sus condenados. El mar es la miseria inmensa.

El alma, naufragando en este abismo, puede convertirse en un cadáver. ¿Quién la resucitará?



15/1/11

Los miserables II - Victor Hugo


Victor Hugo 
(Besançon, 1802 - Paris, 1885)


Les misérables (1862)
Texte en Français y Español


Français


L’été passa, puis l’automne ; l’hiver vint. Ni M. Leblanc ni la jeune fille n’avaient remis les pieds au Luxembourg. Marius n’avait plus qu’une pensée, revoir ce doux et adorable visage. Il cherchait toujours, il cherchait partout ; il ne trouvait rien. Ce n’était plus Marius le rêveur enthousiaste, l’homme résolu, ardent et ferme, le hardi de la destinée, le cerveau qui échafaudait avenir sur avenir, le jeune esprit encombré de plans, de projets, de fiertés, d’idées et de volontés ; c’était un chien perdu. Il tomba dans une tristesse noire. C’était fini ; le travail le rebutait, la promenade le fatiguait, la solitude l’ennuyait ; la vaste nature, si remplie autrefois de formes, de clartés, de voix, de conseils, de perspectives, d’horizons, d’enseignements, était maintenant vide devant lui. Il lui semblait que tout avait disparu.

Il pensait toujours, car il ne pouvait faire autrement ; mais il ne se plaisait plus dans ses pensées. A tout ce qu’elles lui proposaient tout bas sans cesse, il répondait dans l’ombre : A quoi bon ?

Il se faisait cent reproches. Pourquoi l’ai-je suivie ? J’étais si heureux rien que de la voir ! Elle me regardait ; est-ce que ce n’était pas immense ? Elle avait l’air de m’aimer. Est-ce que ce n’était pas tout ? J’ai voulu avoir quoi ? Il n’y a rien après cela. J’ai été absurde. C’est ma faute, etc., etc.


Español

Transcurrió el verano, después el otoño, y vino el invierno. Ni el señor Leblanc ni su hija habían vuelto a poner los pies en el Luxemburgo. Marius no tenía más que un pensamiento: volver a ver a aquel dulce y adorable rostro. Lo buscaba sin cesar, y por todas partes; pero no hallaba nada. Ya no era Marius el soñador entusiasta, el hombre resuelto, ardiente y firme, el arriesgado provocador del destino, el cerebro que engendraba porvenir sobre porvenir, el espíritu joven colmado de planes, de proyectos, de altivez, de ideas y de voluntad; era un perro perdido. Cayó en una negra tristeza. Era el fin. El trabajo le repugnaba, el paseo le fatigaba, la soledad le aburría; la vasta naturaleza, tan llena en otros tiempos de formas, de claridades, de voces, de consejos, de perspectivas, de horizontes y de enseñanzas, estaba ahora vacía ante él. Le parecía que todo había desaparecido.

Continuaba pensando, porque no podía hacer otra cosa; pero ya no encontraba placer en sus pensamientos. A todo lo que éstos le proponían en voz baja, sin cesar, respondía en la sombra: "¿Para qué me sirve?"

Se hacía cien reproches: "¿Por qué la he seguido? ¡Era tan feliz sólo con verla! Me miraba; ¿es que eso no es inmenso? Parecía que me amaba. ¿No era esto lo que podía yo desear? He querido algo más, ¿qué? Nada hay después de todo esto. He cometido un absurdo; mía es la culpa, etcétera."

12/12/10

Los miserables - Victor Hugo

Victor Hugo (Besançon, 1802 - Paris, 1885)
Les misérables (1862)
Texte en Français y Español

Français
Livre cinquième - Excellence du malheur
Chapitre V - Pauvreté, bonne voisine de misère

De quel parti était-il? Du parti de l'humanité. Dans l'humanité il choisissait la France; dans la nation il choisissait le peuple; dans le peuple il choisissait la femme. C'était là surtout que sa pitié allait. Maintenant il préférait une idée à un fait, un poète à un héros, et il admirait plus encore un livre comme Job qu'un événement comme Marengo. Et puis quand, après une journée de méditation, il s'en revenait le soir par les boulevards et qu'à travers les branches des arbres il apercevait l'espace sans fond, les lueurs sans nom, l'abîme, l'ombre, le mystère, tout ce qui n'est qu'humain lui semblait bien petit.

  Il croyait être et il était peut-être en effet arrivé au vrai de la vie et de la philosophie humaine, et il avait fini par ne plus guère regarder que le ciel, seule chose que la vérité puisse voir du fond de son puits.

  Cela ne l'empêchait pas de multiplier les plans, les combinaisons, les échafaudages, les projets d'avenir. Dans cet état de rêverie, un œil qui eût regardé au dedans de Marius, eût été ébloui de la pureté de cette âme. En effet, s'il était donné à nos yeux de chair de voir dans la conscience d'autrui, on jugerait bien plus sûrement un homme d'après ce qu'il rêve que d'après ce qu'il pense. Il y a de la volonté dans la pensée, il n'y en a pas dans le rêve. Le rêve, qui est tout spontané, prend et garde, même dans le gigantesque et l'idéal, la figure de notre esprit. Rien ne sort plus directement et plus sincèrement du fond même de notre âme que nos aspirations irréfléchies et démesurées vers les splendeurs de la destinée. Dans ces aspirations, bien plus que dans les idées composées, raisonnées et coordonnées, on peut retrouver le vrai caractère de chaque homme. Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux. Chacun rêve l'inconnu et l'impossible selon sa nature.


Español
Libro quinto - Excelencia de la desgracia
Capítulo V - Pobreza, buena vecina de miseria

¿De qué parte estaba? De parte de la humanidad. En la humanidad escogía a Francia; en la nación escogía al pueblo; en el pueblo escogía a la mujer. A ésta dirigía especialmente su piedad. Ahora prefería una idea a un hecho, un poeta a un héroe, y admiraba más un libro como el de Job que un suceso como Marengo. Y luego, cuando tras un día de meditación se iba por las noches a los bulevares, y a través de las ramas de los árboles descubría el espacio sin fondo de los resplandores sin nombre, el abismo, la sombra, el misterio, todo lo que es humano le resultaba pequeño.

  Creía, y tal vez con razón, haber llegado a la verdad de la vida y de la filosofía humana, y había terminado por no mirar casi más que al cielo, única cosa que la verdad puede ver desde el fondo de su pozo.

  Esto no le impedía multiplicar los planes, las combinaciones, los castillos en el aire, los proyectos para el porvenir. En este estado de meditación, si un ojo humano hubiera mirado el interior de Marius, se habría quedado deslumbrado por la pureza de su alma. En efecto, si hubiese sido dado a nuestros ojos de carne ver con la conciencia del prójimo, se juzgaría con más acierto a un hombre por lo que suena en su imaginación que por lo que piensa. En el pensamiento hay voluntad, pero no la hay en el sueño. El sueño, cuando es espontáneo, adopta y conserva, aun en lo gigantesco e ideal, la figura de nuestro espíritu: nada sale más directa y más sinceramente del fondo mismo de nuestra alma que nuestras aspiraciones irreflexivas y desmesuradas hacia los esplendores del destino. En estas aspiraciones, más que en las ideas compuestas, razonadas y coordinadas, es posible encontrar el verdadero carácter del hombre. Nuestras quimeras son los objetos que más se nos parecen. Cada uno sueña con lo desconocido y lo imposible según su naturaleza.

Traducción:
Aurora Alemany

26/11/10

Rubaiyat II - Omar Khayyam



Omar Khayyam (Persia, 1048 - 1131)
Rubaiyat


Español

Mi nacimiento no trajo al mundo provecho alguno.
Mi muerte no disminuirá ni su esplendor ni su grandeza.
Nadie pudo jamás explicarme porque he venido
ni porque me iré.



Français
Ma naissance n'apporta pas le moindre profit à l'univers. 
Ma mort ne diminuera ni son immensité ni sa splendeur. 
Personne n'a jamais pu m'expliquer 
pourquoi je suis venu, pourquoi je partirai.


Català

El meu naixement no aporta a l'univers el mínim profit.
La meva mort no disminuïrá ni la seva inmensitat ni la seva esplendor.
Ningú m'ha pogut mai explicar perquè he vingut
ni perquè marxaré. 


Foto (Nice)
Auteur: Christian


21/11/10

L'enfance décide - J. P. Sartre



Jean-Paul Sartre (Paris, 1905 - 1980)
Les mots (1964)
Texte en Français, Català y Español

Français
Tout homme a son lieu naturel; ni l'orgueil ni la valeur n'en fixent l'altitude: l'enfance décide.

Català
Tot home té el seu lloc natural; ni l'orgull ni el valor en fixen l'altitud: la infància decideix.

Español
Todo hombre tiene su lugar natural; ni el orgullo ni el valor fijan su altitud: la infancia decide.

2/11/10

L'homme est condamné à être libre - Sartre



Jean-Paul Sartre (Paris,1905 - 1980)
Texte en Français y Español


Français

L'existentialisme est un humanisme (1945)

Dostoïevski avait écrit : " Si Dieu n'existait pas, tout serait permis ". C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi, nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde il est responsable de tout ce qu'il fait. L'existentialiste ne croit pas à la puissance de la passion. Il ne pensera jamais qu'une belle passion est un torrent dévastateur qui conduit fatalement l'homme à certains actes, et qui, par conséquent, est une excuse. Il pense que l'homme est responsable de sa passion. L'existentialiste ne pensera pas non plus que l'homme peut trouver un secours dans un signe donné, sur terre, qui l'orientera ; car il pense que l'homme déchiffre lui- même le signe comme il lui plaît. Il pense donc que l'homme, sans aucun appui et sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l'homme.

Autres textes de Sartre ici.

Español

El existencialismo es un humanismo (1945)

Dostoievsky escribe: "Si Dios no existiera, todo estaría permitido." Éste es el punto de partida del existencialismo. En efecto, todo está permitido si Dios no existe y en consecuencia el hombre está abandonado, porque no encuentra ni en sí ni en fuera de sí una posobilidad de aferrarse. No encuentra ante todo excusas. Si en efecto la existencia precede a la esencia, no se podrá jamás explicar por referencia a una naturaleza humana dad y fija; dicho de otro modo, no hay determinismo, el hombre es libertad. Si, por otra parte, Dios no existe, no encontramos frente a nosotros valores u órdenes que legitimen nuestra conducta. Así, no tenemos ni detrás ni delante de nosotros en el dominio luminoso de los valores, justificaciones o excusas. Estamos solos, sin excusas. Es lo que expresaré diciendo que el hombre está condenado a ser libre. Condenado, porque no se ha creado a sí mismo, y sin embargo, por otro lado, libre, porque una vez arrojado al mundo es responsable de todo lo que hace. El existencialista no cree en el poder de la pasión. No pensará nunca que una bella pasión es un torrente devastador que conduce fatalmente al hombre a ciertos actos y que por consecuencia es una excusa; piensa que el hombre es responsable de su pasión. El existencialista tampoco pensará que el hombre puede encontrar socorro en un signo dado sobre la tierra que la oriente; porque piensa que el hombre descifra por sí mismo el signo como lo prefiere. Piensa, pues, que el hombre, sin ningún apoyo ni socorro, está condenado a cada instante a inventar al hombre.

Más textos de Sartre en este enlace.

17/10/10

Demian - Hermann Hesse


Hermann Hesse ( Allemagne, 1877 - Suisse, 1962)
Demian (1919)
Texte en Français y Español

Français

Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût. Cette révélation qui était le fruit de ma rupture avec Pistorius m'ébranla fortement. souvent, je m'étais plu à jouer avec les images de l'avenir.
Souvent j'avais rêvé de rôles qui devaient m'être assignés, comme poète peut-être, ou comme prophète ou comme peintre. Tout cela en vain ! Pas plus qu'un autre, je n'étais ici-bas pour composer des poèmes ou pour prêcher, ou pour peindre. Tout cela était accessoire. La vraie mission de chaque homme était celle-ci : parvenir à soi-même.
Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'étais pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien ; laisser se réaliser cet essai de sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission.
J'avais déjà goûté à fond la solitude. Mais maintenant je la pressentais encore plus profonde, et je la pressentais inévitable.

Plus de textes de Hermann Hesse ici


Español

Para el hombre despierto no había más que un deber: buscarse a sí mismo, afirmarse en sí mismo y tantear, hacia adelante siempre, su propio camino, sin cuidarse del fin al que pueda conducirle. Este descubrimiento me conmovió hondamente, y tal fue para mí el fruto de todo suceso.
Muchas veces había jugado con imágenes del futuro y había ensoñado los destinos que me estaban reservados, como poeta quizá o quizá como profeta, como pintor o como quién sabe qué. Y todo esto era equivocado. Ya no existía para hacer versos, para predicar o para pintar. Ni yo ni ningún otro hombre existíamos para eso. Todo ello era secundario. El verdadero oficio de cada uno era tan solo llegar a sí mismo.
Luego podía terminar en poeta o en loco, en profeta o en criminal. Eso no era cosa suya, y además, en último término, carecía de todo alcance. Su misión era encontrar su destino propio, no uno cualquiera, y vivirlo por entero, hasta el final. toda otra cosa era quedarse a mitad del camino, era retroceder a refugiarse en el ideal de la colectividad, era adaptación y miedo a la propia individualidad interior. Esta nueva imagen se alzó ya claramente ante mí, terrible y sagrada, mil veces vislumbradas, quizás expresada ya alguna vez; pero solo ahora vivida. Yo era un impulso de la naturaleza, un impulso hacia lo incierto, quizá hacia lo nuevo, quizá hacia nada, y mi oficio era tan sólo dejar actuar ere impulso, nacido en las profundidades primordiales, sentir en mí su voluntad y hacerlo mío por entero. Esto, y sólo esto, era mi oficio.
Ya había probado a fondo la soledad. Pero ahora presentía una soledad aún más profunda, y la presentía inevitable.

Más textos de Hermann Hesse aquí

23/9/10

L'Été / El Verano - Albert Camus


Albert Camus (Mondovi, Algérie 1913 - Bourgogne, 1960)
L'Été / El Verano (1940)

Texte en Français y Español


Français

Les amandiers

Je veux dire seulement que parfois, quand le poids de la vie devient trop lourd dans cette Europe encore toute pleine de son malheur, je me retourne vers ces pays éclatants où tant de forces sont encore intactes. Je les connais trop pour ne pas savoir qu'ils sont la terre d'élection où la contemplation et le courage peuvent s'équilibrer. La méditation de leur exemple m'enseigne alors que si l'on veut sauver l'esprit, il faut ignorer ses vertus gémissantes et exalter sa force et ses prestiges.


Español

Los almendros

Simplemente quiero significar que a veces, cuando el peso de la vida se hace demasiado abrumador en esta Europa colmada de su desgracia, me vuelvo hacia esos países resplandecientes donde existen aún tantas fuerzas intactas. Los conozco demasiado para no saber que ellos constituyen la tierra elegida donde pueden equilibrarse la contemplación y la intrepidez. El meditar en el ejemplo que nos ofrecen nos proporciona una enseñanza con la condición de que no queramos otra cosa que salvar el espíritu; es menester pues, ignorar sus virtudes dolientes y exaltar su fuerza  prestigio.

7/9/10

Rubaiyat - Omar Khayyam


Omar Khayyam (Persia, 1048 - 1131)
Rubaiyat

Texte en Français, Español i Català

Français

Rien ne m'intéresse plus. Lève-toi, pour me verser du vin ! Ce soir, ta bouche est la plus belle rose de l'univers... Du vin ! Qu'il soit vermeil comme tes joues, et que mes remords soient aussi légers que tes boucles!


Español

Nada me interesa ya. ¡Levántate para brindarme vino! Tu boca, esta noche, es la rosa más bella del mundo... ¡Escancia vino! ¡Que sea carmín como tus mejillas y mis remordimientos ligeros como tus bucles!


Català

Res ja no m'interessa. Aixeca't i serveix-me vi! Aquest vespre, la teva boca és la més maca de les roses... Més vi! Que sigui roig com les teves galtes i que els meus remordiments siguin lleugers com els teus rínxols!

Traducció al català: lectureas.blogspot.com

30/8/10

Ithaque - Kavafis



Konstantin Kavafis (Alejandría, Egipto; 1863 - 1933) 

Texte en Français y Español



Français
Ithaque


Quand tu partiras pour Ithaque,
souhaite que le chemin soit long,
riche en péripéties et en expériences.
Ne crains ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni la colere de Neptune.
Tu ne verras rien de pareil sur ta route
si tes pensées restent hautes,
si ton corps et ton âme ne se laissent effleurer
que par des émotions sans bassesse.
Tu ne rencontreras ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni le farouche Neptune,
si tu ne les portes pas en toi-meme,
si ton coeur ne les dresse pas devant toi.

Souhaite que le chemin soit long,
que nombreux soient les matins d'été,
ou (avec quelles délices!)
tu pénetreras dans des ports vus pour la premiere dois.
Fais escale a des comptoirs phéniciens,
et acquiers de belles marchandises:
nacre et corail, ambre et ébene,
et mille sortes d'entetants parfums.
Acquiers le plus possible de ces entetants parfums.
Visite de nombreuses cités égyptiennes,
et instruis-toi avidemment aupres de leurs sages.

Garde sans cesse Ithaque présente a ton esprit.
Ton but final est d'y parvenir,
mais n'écourte pas ton voyage:
mieux vaut qu'il dure de longues années,
et que tu abordes enfin dans ton île
aux jours de ta vieillesse,
riche de tout ce que tu as gagné en chemin,
sans attendre qu'Ithaque t'enrichisse.

Ithaque t'a donné le beau voyage:
sans elle, tu ne te serais pas mis en route.
Elle n'a plus rien d'autre a te donner.

Meme si tu la trouves pauvre,
Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage comme tu l'es devenu
a la suite de tant d'expériences,
tu as enfin compris ce que signifient les Ithaques.




Español
Ítaca



Cuando emprendas tu viaje a Ítaca
pide que el camino sea largo,
lleno de aventuras, lleno de experiencias.
No temas a los Lestrigones ni a los Cíclopes,
ni al colérico Poseidón,
seres tales jamás hallarás en tu camino,
si tu pensar es elevado, si selecta
es la emoción que toca tu espíritu y tu cuerpo.
Ni a los Lestrigones ni a los Cíclopes
ni al salvaje Poseidón encontrarás,
si no lo llevas dentro de tu alma,
si no los yergue tu alma ante tí.

Pide que el camino sea largo.
Que sean muchas las mañanas de verano
en que llegues -¡con qué placer y alegría!-
a puertos antes nunca vistos.
Detente en los emporios de Fenicia
y hazte con hermosas mercancías,
nácar y coral, ámbar y ébano
y toda suerte de perfumes voluptuosos,
cuantos más abundantes perfumes voluptuosos puedas.
Ve a muchas ciudades egipcias
a aprender de sus sabios.

Ten siempre a Ítaca en tu pensamiento.
Tu llegada allí es tu destino.
Mas no apresures nunca el viaje.
mejor que dure muchos años
y atracar, viejo ya, en la isla,
enriquecido de cuanto ganaste en el camino
sin aguardar a que Itaca te enriquezca.

Ítaca te brindó tan hermoso viaje.
Sin ella no habrías emprendido el camino.
Pero no tiene ya nada que darte.

Aunque la halles pobre, Ítaca no te ha engañado.
Así, sabio como te has vuelto, con tanta experiencia,
entenderás ya qué significan las Ítacas.

Versión de Pedro Bádenas de la Peña

26/8/10

La possibilité d'une île - Houellebecq


Michel Houellebecq (La Reunion, 1958)
La possibilité d'une île (2005)
Texte en français y español


Français

À tout observateur impartial en tout cas il apparaît que l'individu humain ne peut pas être heureux, qu'il n'est en aucune manière conçu pour le bonheur, et que sa seule destinée possible est de propager le malheur autour de lui en rendant l'existence des autres aussi intolérable que l'est la sienne propre.


Español

En todo caso, a cualquier observador imparcial, le resulta evidente que el individuo humano no puede ser feliz, que no ha sido concebido en absoluto para la felicidad, y que su único destino posible es propagar la desgracia a su alrededor, haciendo que la vida de los demás sea tan intolerable como la suya propia.

19/8/10

Werther - Goethe


Johann Wolfgang von Goethe (Deutschland, 1749 - 1832)

Texte en Français y Español

Français


Les souffrances du jeune Werther (1774)

22 mai.

La vie humaine est un songe : d'autres l'ont dit avant moi, mais cette idée me suit partout. Quand je considère les bornes étroites dans lesquelles sont circonscrites les facultés de l'homme, son activité et son intelligence ; quand je vois que nous épuisons toutes nos forces à satisfaire des besoins, et que ces besoins ne tendent qu'à prolonger notre misérable existence ; que notre tranquillité sur bien des questions n'est qu'une résignation fondée sur des revers, semblable à celle de prisonniers qui auraient couvert de peintures variées et de riantes perspectives les murs de leur cachot ; tout cela, mon ami, me rend muet. Je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde, mais plutôt en pressentiments et en sombres désirs qu'en réalité et en action ; et alors tout vacille devant moi, et je souris, et je m'enfonce plus avant dans l'univers en rêvant toujours.


Español

Los sufrimientos del joven Werther (1774)

22 de mayo.

Muchas veces se ha dicho que la vida humana no es más que un sueño, y no puedo desechar de mí esta idea. Cuando considero los estrechos límites en que están encerradas las facultades intelectuales del hombre; cuando veo que la meta de nuestros esfuerzos estriba en satisfacer nuestras necesidades, que éstas sólo tienden a prolongar una existencia efímera y que toda la tranquilidad sobre ciertos puntos de nuestras investigaciones no es otra cosa que una resignación meditabunda, ya que nos entretenemos en bosquejar deslumbradoras perspectivas y figuras abigarradas en los muros que nos aprisionan... Todo esto, Guillermo, me hace enmudecer. Me reconcentro en mí mismo y hallo un mundo dentro de mí; pero un mundo más poblado de presentimientos y de deseos sin formular, que de realidades y de fuerzas vivas. Y entonces mis sentidos se nublan y sigo por el mundo con mi sonrisa de ensueño.


Imagen: An artist resting by the Roadside (1882)
Jorgen Roed (1808 - 1888)

8/8/10

Nissa la bella - Menica Rondelli


Menica Rondelly (Nice, 1854-1935)
Nissa la Bella (1912)

Nice la Belle

Vive, vive Nice la Belle

Ô ma belle Nice,
Reine des fleurs,
Tes vieilles tuilles
Je les chanterai toujours.
Je chanterai les montagnes,
Ton si riche décor,
Tes vertes campagnes,
Ton grand soleil d’or.

Refrain
Toujours je chanterai
Sous tes tonnelles
Ta mer d’azur,
Ton ciel pur,
Et toujours je crierai
Dans ma ritournelle
Vive, vive Nice la Belle !

Je chante la capeline,
La rose, le lilas,
Le Port et la Marine,
Le Paillon, le Mascouinà !
Je chante la mansarde
Où naissent les chansons,
Le fuseau, la quenouille,
Ma belle Nanon.

Je chante nos gloires,
L’antique et belle lampe romaine,
Les victoires du donjon,
L'odeur de ton printemps !
Je chante le vieux Sincaire,
Ton blanc drapeau,
Puis le berceau de ma mère,
Du monde le plus beau.


Image: La promenade des anglais et le Vieux-Nice des le Chateau de Nice
Auteur de l'image: Christian